Pourquoi les gays sont-ils très concernés par l’hépatite C ? Ou comment nos pratiques sexuelles nous rendent plus vulnérables que les autres…
Certains gays ont une sexualité telle, qu’ils s’exposent très facilement à toutes les maladies sexuellement transmissibles. Ils jouent aux cascadeurs du sexe, sauf qu’un cascadeur fait tout pour réussir ses exploits sans mettre sa vie en jeu. Dans la sexualité gay, c’est un peu l’inverse : la recherche du plaisir et de la performance s’effectue parfois au détriment de sa santé !
Il est en ainsi avec l’hépatite C :
– une infection du foie, provoquée par un virus (VHC), qui devient le plus souvent chronique et peut évoluer en cirrhose ou cancer,
– les gays sont plus touchés que le reste de la population (moins de 1% de la population globale et entre 7 et 11 % des gays sont porteurs du VHC),
– le VHC se transmet par le sang, soit par contact direct, soit par l’intermédiaire d’un objet contaminé.
Pour les gays cette maladie est sexuellement transmissible, tout simplement parce que certaines de nos pratiques sexuelles favorisent le contact avec du sang. Comme pour le VIH/SIDA il est temps de se réapproprier toutes les techniques qui permettent de prendre du plaisir à moindre risque !
Qui sont les plus concernés par le risque de transmission de l’hépatite C ?
– Ceux qui utilisent des drogues sans savoir faire
L’hépatite est la maladie associée à l’usage des drogues, parce que le matériel utilisé et échangé entre usagers est le vecteur de la transmission : seringue, paille à sniffer, flacon de produit mal lavé… Le virus est très résistant, même à l’air libre, et durant plusieurs jours.
Le conseil : avoir un usage unique de son matériel (que ce soit pour les injections ou pour les pailles de sniff), ne jamais le partager, bien le désinfecter entre deux usages.
– Ceux qui fragilisent leur anus
Cet orifice de nos plaisirs est délicat, il n’aime pas être brusqué, il peut se fragiliser facilement lors de pratiques un peu hard comme le fist, mais aussi en cas de pénétrations répétées, ou si vous n’utilisez pas assez de lubrifiant. Avoir des fissures, même très légères, c’est risquer de saigner, et le contact avec le sang est le moyen de transmission du VHC.
Le conseil : apprenez les techniques pour ne pas bousiller votre anus ! Abusez de gel lubrifiant, et toute intrusion doit être revêtue de latex ! (préservatif pour le pénis ou le sex toy, gant pour la main).
– Ceux qui ont des pratiques hard qui peuvent faire saigner
Tous les jeux sexuels qui peuvent entrainer des lésions ou des saignements (fist, introduction de sex toys, certaines pratiques SM) doivent s’accompagner de précautions pour éviter les contaminations.
Le conseil : Adoptez des mesures d’hygiène élémentaires, lavez-vous les mains et le sexe pour ne pas transporter du sang, lavez et désinfectez les toys, ne partagez pas le lubrifiant en pot (les mains sales qui plongent dans le pot et déposent du sang sans aucune trace apparente…). Utilisez un gant en latex pour la pratique du fist.
– Ceux qui sont séropositifs
Quand on est déjà porteur du VIH, l’immunité peut être moins bonne et l’organisme plus fragile. On a donc remarqué que les séropositifs sont plus touchés par le VHC que les séronégatifs. On parle de co-infection. Certains séropos ont aussi tendance à moins utiliser le préservatif, ils vont donc contracter plus fréquemment d’autres IST.
Le conseil : être séropo ne permet pas d’abandonner le préservatif, au contraire ! Car attraper l’hépatite C est une sacrée galère qui va compliquer la prise de votre traitement et vous affaiblir.
– Ceux qui voyagent
Les voyages forment la jeunesse, mais certains pays sont très fortement touchés par les hépatites.
Le conseil : Pour ne pas gâcher des vacances, n’oubliez pas vos capotes dans vos bagages !