VIH : charge virale indétectable, ça change quoi ?

Chacun, séropo ou séronèg, doit connaître l’intérêt de la charge virale indétectable. Elle ne nous dispense pas du safer sex, mais elle peut grandement améliorer les rapports entre séropos...

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Chacun, séropo ou séronèg, doit connaître l’intérêt de la charge virale indétectable. Elle ne nous dispense pas du safer sex, mais elle peut grandement améliorer les rapports entre séropos et séronègs.

Un séropo bien pris en charge, prend un traitement (des médicaments antirétroviraux ou ARV), qui peut rendre sa charge virale sanguine indétectable (voir définition dans l’encadré ci-contre). Il est toujours séropo, mais le virus n’est quasiment plus présent dans son sang. Pour lui c’est le signe que son traitement fonctionne bien, mais c’est aussi la possibilité de ne plus être contaminant. C’est donc un immense soulagement. Est-ce à dire que du coup, il soit possible d’abandonner le safer sex dans ses relations sexuelles ? C’est un peu plus complexe que cela !

La charge virale indétectable ne supprime pas d’un coup de baguette magique le VIH, ni les autres IST, mais elle peut nous permettre d’engager plus facilement un dialogue entre séropos et séronègs, et du coup supprimer l’angoisse qui peut exister dans les relations sexuelles entre personnes séro-différentes.

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AVEC LA CHARGE VIRALE INDÉTECTABLE, LE TRAITEMENT DEVIENT UNE PRÉVENTION

Un séropo bien traité, qui a sa charge virale indétectable n’est plus contaminant. Pour la collectivité, ou encore en santé publique, c’est une excellente nouvelle : plus il y aura de personnes séropositives dépistées et mises sous traitement, moins il y aura de charge virale en circulation, et donc moins de contaminations. On parle alors de TASP : le traitement comme prévention. Mais cela est un message qui a un sens au niveau collectif. Qu’en est-il au niveau individuel ?

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MAIS ATTENTION, IL Y A DES CONDITIONS À RESPECTER POUR QUE LA CHARGE VIRALE INDÉTECTABLE SOIT VRAIMENT EFFICACE.
La charge virale indétectable ne s’acquiert qu’après une certaine durée de prise de traitement, cela varie d’un individu à l’autre, mais c’est au minimum 6 mois, parfois plus long. Pour garder une stabilité de sa charge virale indétectable, le séropo doit prendre ses médicaments très régulièrement, ne pas contracter d’autres IST, et donc rester en bonne santé. Car il peut y avoir des remontées passagères de charge virale, sans que l’on comprenne encore très bien pourquoi.

DANS UN COUPLE STABLE C’EST SUPER, DANS LA SEXUALITÉ GAY AVEC DES PARTENAIRES MULTIPLES C’EST MOINS PERTINENT.

Toutes les études qui ont été mises en place pour mesurer l’efficacité du traitement comme prévention montrent que cela marche au sein d’un couple monogame, il n’y a pas eu à ce jour de contamination du partenaire séropo vers le séronégatif (étude Partner).

En revanche il y a des contaminations en dehors du couple ! C’est simple à comprendre, si vous prenez l’habitude de ne plus vous protéger avec votre « mari », vous perdez le réflexe capote. Aussi si vous allez voir ailleurs (et oui les homos sont nombreux à ne pas être adeptes de la fidélité sexuelle totale), et que vous ne vous protégez pas, c’est là que les contaminations se font, et non pas avec le compagnon stable, autant pour le VIH que les autres IST.

La morale de l’histoire est claire : tout outil de prévention a ses limites et dépend de son bon usage. L’efficacité de la charge virale indétectable dépend d’abord de la bonne observance du traitement par le séropositif. Ensuite il est nécessaire que les partenaires aient une connaissance parfaite et réciproque de leur statut sérologique (charge virale comprise).

Capture d’écran 2016-01-20 à 10.26.30Ces conditions d’efficacité sont possibles lorsque l’on est en couple ou que l’on se connaît bien, c’est beaucoup moins réalisable dans les rencontres rapides plus communément nommées « plans culs » ! Donc avis aux cascadeurs sexuels : plus vous avez de partenaires, plus vous avez de rapports sexuels, plus vous avez intérêt à garder le réflexe capote.

 

LA CHARGE VIRALE ; C’EST QUOI ?

La charge virale en VIH est le nombre de copies de virus présent dans les liquides corporels d’une personne vivant avec le VIH. Elle est exprimée comme le nombre de copies de virus dans chaque millilitre de liquide (copies/ml).

La charge virale est mesurée dans le sang et permet de suivre la progression de l’infection au VIH et l’efficacité du traitement du VIH. On ne la mesure pas fréquemment dans les autres liquides corporels, comme le sperme ou les liquides vaginaux ou rectaux.

Lorsque le traitement du VIH réussit, la charge virale devient très faible ou « indétectable » dans le sang et les autres liquides corporels.

Plus la charge virale est élevée, plus le risque de transmission du VIH augmente. C’est notamment le cas pour les personnes en primo infection, c’est-à-dire qui viennent juste d’être contaminées. Leur charge virale peut être très élevée, ils sont très contaminants, y compris lors de fellation.

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