Signé Édouard Collin (et performé par lui), le spectacle Mes adorées conte l’histoire d’un jeune garçon (qui devient rapidement un homme) dans un monde de femmes (ou presque). Une belle manière de transcrire son regard d’adulte sur une ancienne vie bien difficile. Le comédien en parle avec nous.
Mes adorées, c’est en quelque sorte un spectacle axé sur une forme de militantisme en faveur de la diversité…
Non, je n’en aurais pas la prétention. Je parlerai donc plutôt d’un engagement pour le pardon, l’absence de jugement, l’acceptation de l’autre tel qu’il est. Mon spectacle c’est ma vie tout simplement.
J’ai fait le choix que mon histoire soit un hymne à l’amour, en particulier envers les personnes qui ont fait ce que je suis aujourd’hui, qui m’ont aidé à devenir adulte. Je ne veux donc pas que ce soit pris comme un règlement de comptes.
Et, c’est le message que vous souhaitez transmettre au public ?
Tout à fait. Ce qu’on vit quand on est petit, c’est la fondation de tout ce qui fait ce qu’on sera plus tard. Sans compter la marque indélébile de ce que nos parents laissent sur nous, sur nos expériences.
Les enfants sont des éponges (émotionnelles, NDLR). Et ça, les adultes ne s’en rendent pas forcément compte, minimisent notre mémoire, ainsi que l’impact qu’ils ont sur nous, en se disant « ça va, ce n’est pas grave ». C’est aussi pour révéler cela que j’ai écrit (et que je performe) ce spectacle.
Pour en revenir aux femmes, votre mère était présente dans le public le soir où je suis venu. Était-elle au courant de tout ce dont vous vous souveniez ?
Je lui en avais parlé, mais elle ne se doutait pas de la moitié de ce dont je me rappelais, avec tous ces détails. En écrivant ce spectacle, je voulais faire une déclaration à ma mère. Et puis, j’avais hâte de lui dire ces choses. J’avais besoin qu’elle les entende.
En somme, le spectacle serait-il différent s’il parlait essentiellement d’hommes ?
Oui, probablement. Mon père était très différent de ma mère, ça aurait donc été une tout autre histoire.
Dans tout ça, Mes adorées est effectivement un regard mûr sur une jeunesse d’enfant ?
Oui. En ça, on m’a d’ailleurs dit que j’étais résilient. En tout cas, ce spectacle me permet d’être plus en paix avec mon histoire que je ne l’étais. C’est cathartique, d’une certaine manière, même si je ne l’ai pas fait exprès.
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Je craignais que ce soit difficile à jouer quand je me suis replongé dans certains souvenirs plutôt douloureux. Mais, au final, et grâce à ma metteuse en scène Izabelle LAPORTE, ça n’a pas été pas si dur.
Le petit mot de la fin à nos lecteurs, pour qu’ils viennent vous voir au Théâtre du Marais ?
Quel que soit notre âge, Mes adorées nous ramène à notre histoire, nous fait repenser à un membre de la famille, à un instant de nos vies. C’est d’ailleurs le plus cadeau que je reçois des spectateurs à l’issue des représentations.
Découvrir que mon histoire les ramène à la leur, c’est justement pour cela que j’ai accepté de me dévoiler dans ce spectacle très intime… pour qu’il parle aux gens, que ça les touche.
Plus d’infos :
Venez donc assister au spectacle d’Édouard Collin, « Mes adorées », tous les vendredis soir, jusqu’au 31 décembre, à 20h au Théâtre du Marais, 37 rue volta (Paris).
Retrouvez également l’article sur le spectacle d’Edouard Collin, disponible dans les établissements partenaires à Paris, mais aussi en ligne sur Calaméo.