Le textile, c’est surfait. La mode change et les marques de bronzage, bah … c’est moche. Alors pourquoi ne pas vous laisser tenter par le naturisme ? Bien plus qu’une pratique ponctuelle et victime de nombreux préjugés, être nu relève d’une philosophie de vie à part entière. Nous avons pu nous entretenir avec Julien Claudé-Pénégry, responsable de la communication de l’ANP (Association Naturiste de Paris) et chargé de projet de zones naturistes urbaines. Panorama et adresses pour bronzer, rencontrer, échanger en tenue d’Adam pendant l’été.
JULIEN CLAUDÉ-PÉNÉGRY, COMMENT DÉFINIR LE NATURISME ?
Le naturisme est bien différent de l’idée que la majorité des gens en ont ou de la manière dont il est médiatisé. On ne retient le plus souvent qu’une image type Cap d’Agde de personnes dénudées sur les littoraux français, qu’il s’agisse de la côte sauvage Atlantique ou de la Méditerranée, des lieux autorisés par arrêtés municipaux. Mais il s’agit avant tout d’un mode de vie et de pensée qui ne touchent pas que les touristes côtiers. Il y en a partout, et les Franciliens disposent également de nombreux lieux naturistes à proximité.
COMMENT CES LIEUX SONT-ILS DÉLIMITÉS ?
Il s’agit principalement de campings, ou villages-clubs de vacances où l’on peut être nu. Le Club du Soleil à Creil dans le Val d’Oise (www.cscreil.free.fr), les Hespérides dans l’Essonne (www. leshesperides.org)… Les adresses ne manquent pas ! C’est une forme de tourisme vert où l’on peut bronzer et se détendre nu.
COMMENT DISTINGUER LE NATURISME DU NUDISME ?
Le naturisme est une pratique de la nudité. Il repose sur le respect de soi, d’autrui et de l’environnement. La frontière entre les deux termes peut sembler fi ne, mais il est convenu qu’il y ait une certaine tenue. La nudité se distingue de l’intime, il ne s’agit pas de drague. Les lieux naturistes sont comme des clubs-vacances textiles, mais nus. À l’inverse, il existe des lieux nudistes relevant plutôt du libertinage que du naturisme et où prédomine une certaine tension sexuelle propice aux rencontres. Il faut donc, si l’on veut séduire dans des lieux naturistes, prendre la précaution de le faire avec discrétion.
EXISTENT-ILS DES ESPACES NATURISTES EXCLUSIVEMENT GAYS, JULIEN CLAUDÉ-PÉNÉGRY ?
Cela rejoint ce que l’on disait plus tôt. Le naturisme est avant tout basé sur le respect de l’altérité. Cela inclut une non-discrimination sexuelle. Tous les genres et toutes les sexualités sont bienvenues. Néanmoins, le Gymnos (www. legymnos.com) à Boissy Saint Léger est un espace en open-air reconnu pour son caractère gay. Ouvert de mai à octobre, on peut trouver sur ce demi-hectare une tension sexuelle prédominante qui allie la drague à la détente, le tout dans un écrin de nature, bien sûr.
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Le lieu est pas exclusivement masculin et réservé à un public majeur. Mais je considère cela plus comme un loisir qu’un réel tourisme, pour rencontrer plutôt que se détendre, même si les deux ne sont pas incompatibles et qu’ils ont la nudité en commun. Mais ce n’est pas nécessairement la même approche du corps.
ET EXISTENT-ILS D’AUTRES ACTIVITÉS DANS LE NATURISME GAY ?
Bien sûr, il me vient à l’esprit le collectif naturiste Néonu (www.neonu-paris1.emonsite.com), un groupe d’amis et connaissances gays qui organisent des week-ends, des buffets, des randonnées, des cours de Yoga. Sur un mode collaboratif, chacun peut y proposer des activités ou des destinations…Et c’est exclusivement gay.
ET SINON, OÙ PEUT-ON SE DÉNUDER À PARIS ?
L’ANP propose des créneaux naturistes trois fois par semaine à la piscine Roger Le Gall (12 e arrondissement) : piscine, muscu, yoga… Sinon, par les réseaux sociaux, d’autres activités se développent à l’initiative de particuliers. Avec l’espace dédiée qui pourrait voir le jour, ce sera un bond en avant pour les naturistes franciliens !
PLUS D’INFOS :
Découvrez l’actualité de l’association des naturistes de Paris, située au 34 bd carnot (Piscine Roger Le Gall, Paris, 12e)
