Enipse est lancée dans les années 1990, au même moment que SNEG & co à Paris. Pendant près de 30 ans, l’association se fait une place dans le sillon associatif LGBTQI+ et sanitaire. Aujourd’hui, sa visibilité lui permet d’intervenir dans tous les établissements, à Paris et dans le reste de la France. Cédric, coordinateur d’équipe chez Enipse Paris-IDF, revient sur les actions menées.
Pouvez-vous dresser un bilan des dernières actions menées par Enipse ?
Enipse propose tout un panel de différentes actions tout au long de l’année, je mettrai ici l’accent sur les nouveautés.
Une intervention avec des psychologues, sexologues dans les établissements (Sun city, El hombre, Euromen’s club…) vous pouvez y venir rencontrer en toute anonymité et gratuitement un professionnel de l’écoute et aborder avec lui tous les sujets (estime de soi, couple, addiction, vieillissement, bien-être général).
Il est dorénavant possible de pouvoir prendre rendez-vous avec un médecin pour une consultation ou un dépistage complet directement sur l’ensemble de nos actions en partenariat avec l’Institut Alfred Fournier.
Vous engagez de nombreuses actions dans les établissements LGBTQI+, que ce soit les saunas ou les cruisings. Marchent-elles bien ?
Oui (parfois trop par manque d’effectif) à titre indicatif en 2019 nous avons réalisés 536 actions et 2458 entretiens individuels. Nous suivons 96 établissements sur Paris. J’ai la chance d’avoir une équipe très impliquée qui se rend disponible pour les situations d’urgences. Nous mettons tout en œuvre pour assurer le suivi le plus complet et personnalisé en gardant l’anonymat.
Les actions que vous menez répondent-elles à des sollicitations ou les entreprenez-vous en toute autonomie ?
Les deux, nous sollicitons certains établissements et d’autres nous sollicitent, de plus en plus d’organisateurs de soirées indépendants se sentent également concernés par la santé de leur clientèle et nous contactes, c’est une bonne nouvelle.
Dans vos interventions sur le terrain, quelles sont les principales questions pour lesquelles les personnes cherchent des réponses ?
Les questionnements portent majoritairement sur les modes de contaminations du Vih, des Infections sexuellement transmissibles, la COVID et le traitement préventif PrEP.
Dans le contexte de la COVID-19, les enjeux sur la santé des personnes LGBTQI+ s’amplifient-ils ?
Nous sommes tous concernés par la COVID 19 et la situation sanitaire exceptionnelle qu’elle implique. Les établissements ont dans leur grande majorité tout mis en œuvre pour accueillir la clientèle dans les meilleures conditions en leur offrant un espace le plus safe possible, nous les accompagnons (signalétique, formation…).
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L’enjeu reste le même, les personnes ne doivent pas être coupés du soin par peur de la COVID 19, nous sommes encore davantage présents pour les rassurer, orienter, dépister et accompagner.
En novembre prochain, comment comptez-vous mettre en avant Enipse à la marche des fiertés à Paris ?
J’accorde une grande importance aux relations que nous entretenons avec les établissements. C’est pourquoi je préfère privilégier une animation de santé ludique avec eux et les artistes qui nous soutiennent. Je pense que la marche des fiertés est devenue une cacophonie de revendications pas très organisée, l’émergence d’extrémisme dans notre propre communauté n’apportera rien aux combats, cela m’attriste.
Les marques et établissements commerciaux n’y sont plus les bienvenus, Pourtant, même s’ils ne sont pas tous porte-drapeau de nos revendications, ils incarnent nos libertés acquises aujourd’hui avec de la visibilité. Paris mérite beaucoup mieux en célébrants aussi nos victoires
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