Quand on parle du VIH/SIDA, on a rarement de bonnes nouvelles à annoncer. Pourtant une lueur d’optimiste pointe le bout de son nez : l’ARS et la Ville de Paris ont récemment annoncé un recul des nouveaux diagnostics de séropositivité au VIH dans la capitale. Comment s’explique cette baisse des contaminations ? Le doit-on à la PrEP ?
Un peu d’histoire…
La France fut le second pays au monde à autoriser la PrEP, le traitement préventif sur la séropositivité constitué de deux antirétroviraux. Dès 2016 sous RTU (Recommandation Temporaire d’Utilisation), le Truvada® puis ses génériques obtinrent par la suite leur précieux sésame, l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché), pour les populations séronégatives ayant un risque élevé de contracter le HIV. Le but étant de limiter les nouvelles contaminations au sein des populations dites à risque.
Parlons chiffres.
Alors que les nouveaux diagnostics d’infection au HIV ont reculé d’environ 16% entre 2015 et 2018 à Paris (906 Parisiens ont découvert leur séropositivité contre 1078), cette baisse est encore plus remarquable chez les HSH (Hommes ayant des rapports Sexuels avec des Hommes) avec une baisse de 22%, alors qu’ils représentent à eux seuls près de 45% des nouveaux cas de séropositivité.
Un effet PrEP ?
Oui, mais pas que! Utilisée correctement, l’efficacité de la PrEP n’est maintenant plus à débattre et s’approche des 100%. Depuis la promulgation de l’AMM en 2017, la PrEP a été adoptée par de nombreux Parisiens HSH, notamment ceux les plus à risque d’être infectés. Le fait d’avoir permis l’accès à un traitement préventif anti-HIV a contribué abaisser le taux de nouvelles contaminations, mais il n’est pas le seul responsable.
Davantage de dépistages aussi!
Le déploiement de la PrEP a globalement aidé à accroître le fréquence des dépistages de tout un panel d’IST, notamment à Paris et chez les personnes dites sensibles (quasiment +10% d’augmentation). Cela a permit notamment de déceler des cas de séropositivité chez des personnes qui l’ignoraient. Le dépistage précoce a raccourci le délais de mise sous traitement, ce qui permet à une personne séropositive d’avoir une charge virale nulle et de n’être plus contaminante.
Une lutte à continuer.
Bien que l’on ait commencé à remporter un petit combat contre le HIV, la guerre n’est pas encore gagnée. Ces résultats encourageants ne doivent pas nous permettre de baisser nos gardes, ils doivent au contraire nous stimuler dans notre combat contre le VIH aussi bien côté prévention, dépistage que traitement. Bien que la PrEP ait largement contribué à ces bons résultats, cet outil supplémentaire s’inscrit en complément d’autres outils disponibles, comme la pratique du SaferSex avec le préservatif, le TasP ou encore le TPE mais n’a pas pour vocation de se substituer aux règles de bons sens en matière de prévention.
Restons vigilants !
Le Trudava® et ses génériques sont aujourd’hui de précieux alliés pour contrer la propagation du HIV, mais ils ne protègent en rien des autres IST. Bien que ces dernières peuvent se traiter par divers antibiotiques, la vigilance est de mise face à l’antibiorésistance qui s’accroit, sous peine de voir notre arsenal thérapeutique fondre comme neige au soleil !
Info plus : #VIHTest
C’est tout nouveau, c’est sans frais, sans ordonnance et sans rendez-vous! Depuis juillet 2019 à Paris, sur simple demande, on peut effectuer gratuitement un test HIV dans tous les laboratoires d’analyses médicales! Il s’agit d’un test parfaitement fiable via prise de sang et il suffit de se présenter dans un laboratoire muni de sa Carte Vitale ou attestation de droits.