Elle était une artiste de la nuit inclusive et underground parisienne. Dora Diamant s’est éteinte, ce jeudi 10 avril. Depuis des mois, elle luttait face à un cancer de la gorge. La personnalité française laisse un important héritage à une communauté LGBTQI+ aujourd’hui endeuillée.
Nommée en mémoire de la compagne de Franz Kafka, Dora Diamant a toujours été bercée dans la culture. Dès sa plus tendre enfance, l’artiste se plonge dans les collections de vinyles et livres de ses parents. Mais, rapidement, elle s’émancipe de son capital familial, refuse les conventions et les catégories.
Mannequin au début de sa carrière, l’icône bouleverse les codes de l’idéal féminin par son look et son allure. Elle s’affiche dans les pages et couvertures de magazines, comme pour des marques de vêtements. Peu à peu, l’artiste se faufile dans le monde de la nuit, inclusive, politique, émancipatrice et hédoniste, qu’elle façonne à son image et ses valeurs. « [Elle était] la mère de notre communauté [qui a] construit un empire pour nous tous.tes, âmes perdues, punks et queers. Je suis si fièr.e de ce que tu as donné au monde. Tu es une icône et je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui sans toi. », a récemment exprimé la DJ Simon.e Thiebaut, aka Drame Nature, en hommage à l’icône parisienne.
Dans un portrait du média Interview Magazine, l’artiste, souvent décrite comme « la muse dadaïste de l’époque contemporaine » ou même « le visage de la vie underground de Paris », disait « [qu’il faut avoir du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse », reprenant une citation du philosophe allemande Nietzsche.
Sur la toile, les « outsiders », que la jeune artiste décrivait comme « les gens qui vont s’accrocher à la nuit et qui ne sont peut-être pas capables de s’en sortir le jour » dans le magazine Mixte, lui ont rendu hommage. Tous ont terminé leur poignants messages par la mention « Dora est éternelle ».