Jeanne Plante est chafouin … et irrésistiblement drôle !

THÉÂTRE

C’est en 2018 que celle qui aime le mélange de genres propose à Patrice Thibaud de signer la mise en scène de cette comédie à la fois burlesque, mais aussi (et surtout) musicale. De cette collaboration artisique et amicale est né un spectacle loufoque et sans limites où le rire n’est jamais très éloignée de la poésie, même la plus crue. On ne saurait que trop vous conseiller de foncer à l’Européen le 20 mars, pour découvrir cette pépite d’humour bien trempée !

Par Grégory Ardois-Remaud

Jeanne Plante est une idéaliste. Elle a un faible pour les Italiens, et a deux héros : Monsieur Propre et Marilyne Monroe. Mais l’artiste est aussi une femme libre et vagabonde, qui plutôt que de se complaire dans la chafouinerie que la vie réelle lui inspire, la transforme en une fête où tout est permis. Aidé de ses trois acolytes, Jérémy, Philippe (et ses faux airs de The Cure), et Giacomo (ou Jacques), cette héroïne des temps modernes, aidée de ses comparses, transgresse toutes les barrières pour s’affirmer et dire sa singularité.

En effet, en dix-huit chansons (qu’elle a composées et écrites) toutes plus loufoques les unes que les autres (dont « Je Jouis » ou « La Bouillabaise »), la jeune femme nous fait évidemment rire, mais pas que. Sous couvert d’humour, Jeanne Plante nous invite ainsi également à la tolérance, et à l’acceptation de nos personnalités, de nos corps imparfaits, souvent éloignés de nos idéaux. L’artiste s’amuse de ses kilos en trop, de ses multiples et fantasques perruques ou encore de son émoi pour ce garçon en talents hauts. Le rire se transforme alors en leçon de bonheur.

« Comme pour les meilleurs humoristes, avec Jeanne Plante, on sent que le rire est d’abord né dans la mélancolie ou la tristesse, dont elle se joue »

Comme avec les meilleurs humoristes, pour Jeanne Plante, on sent que le rire est aussi d’abord né dans la mélancolie ou la tristesse, dont elle se joue avec un plaisir communicatif. Cette même mélancolie n’est d’ailleurs  jamais  très loin, notamment avec le titre Une dernière chanson qui clôt une heure et quart d’un spectacle hilarant, mais finalement aussi très surprenant.

En somme, le show assuré par le quatuor détonne, autant par la mise en scène fantaisiste de Patrice Thibaud, que par la complémentarité et la drôlerie de chacun des quatre membres, en passant par une écriture sans concession, qui fait un bien fou. Osé, mais efficace !

PLUS D’INFOS

Jeanne Plante est chafouin !, le 20 mars, à 20h, à l’Européen (Paris 17)

L’album Jeanne Plante est chafouin ! (Les productions du Tac au Tac) est déjà disponible.

Ca parle de quoi ?

Chiffonnée, tristounette, pas dans son assiette, envie de rien… Jeanne Plante est chafouin ! Elle se rêve en Callas mais chante à Palavas, dans sa robe fourreau n’attire que les lourdeaux. Mais la Diva, toute de paillettes vêtue, n’est pas d’humeur à se laisser plomber le moral, car le malheur lui hérisse le poil ! Accompagnée par Philippe Desbois (guitalélé, violoncelle), Jérémie Pontier (claviers) et Jacques Tellitocci (percussions, casseroles), la comédienne-chanteuse défend avec une joie exubérante les chansons de son cru. 

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