A l’occasion de l’ouverture des nouveaux locaux des associations Grey Pride et Basiliade, le Pôle Culture du Centre LGBTQI+ Paris Ile de France investit les lieux en habillant les murs d’une exposition collective. L’occasion de mettre en avant des artistes de la communauté avec une représentation non exhaustive de notre diversité.
Tout peut s’oublier, c’est des histoires de rupture. Chacun.e déroule son histoire, sa peine, sa colère, se met à nu au sens propre comme au figuré. C’est des personnes si courageuses et si fortes et si belles qui reprennent le pouvoir sur la narration, qui dépassent leurs deuils et grandissent.
C’est les moments partagés d’empouvoirement, de care et d’adelphité qui resteront marquées dans nos mémoires.
Tout peut s’oublier c’est un très beau non-sens. C’est le troisième vers de la chanson de Brel, ne me quitte pas, il faut oublier, tout peut s’oublier. C’est cette envie qui nous prend au moment fatidique d’annuler toutes les erreurs et toutes les fautes et tous les doutes.
C’est la pulsion de l’ivresse pour oublier, ne serait-ce que quelques instants la douleur qui nous submerge. C’est faux, tout simplement.
On n’oublie rien. On reconstruit.
Mais qui est Marion J ?
Marion J est un.e photographe engagé.e queer et féministe qui documente les mouvements sociaux et crée des univers qui questionnent l’amour, l’intime, la norme et l’interdit.
Iel a découvert l’univers de la photographie en étant modèle pendant quelques années, une expérience pour le moins contrastée, très marquée par le male gaze. Iel a commencé à expérimenter de l’autre côté de l’objectif, voulant sortir de l’objectification, clamer / réclamer son agentivité et créer un espace collaboratif avec les modèles. Iel a donc exploré de multiples domaines photographiques, nourri son regard encore et encore, découvert l’excitation du reportage de manifestation, dans une perpétuelle recherche de sens.
Lassé.e d’observer souvent (toujours?) les mêmes points de vues, discours et corps représentés, iel a finalement trouvé son espace d’action entre évocation et provocation, entre représentation esthétique s’inspirant de la sculpture et la peinture classique et représentation militante, questionnant à la fois nos points de vue et ce que l’on nous donne à voir, sous l’angle du queer gaze.
Tous les dimanches au Centre LGBTQI+ de Paris Île de France : 227 Rue Saint-Denis, 75002 Paris, France