Signée Yohann Antoine, une BD, Elio, esquisse une histoire d’amour entre un homme et une sirène. Entre terre et mer, cette idylle saura affronter les aléas de la différence et combattre les préjugés. Une magnifique narration qui démontre que tout n’est pas qu’une question de beauté physique et de “normalité”. L’auteur y revient longuement.
Qu’est-ce qui vous attire tant dans la reproduction des sirènes ?
J’ai toujours aimé les dessiner. Je suis fasciné par ces êtres mythologiques depuis que j’ai vu la version Disney du conte La Petite Sirène. De même, je prends plaisir à mettre en scène ces créatures, car elles sont des êtres hybrides, ce qui permet de jouer avec les courbes créées par le mouvement de leur queue de poisson et de leurs cheveux sous l’eau.
Je les trouve vraiment gracieuses. Et puis, savoir qu’elles peuvent aussi être dépeintes comme des séductrices mangeuses d’hommes les rend à mes yeux encore plus bad ass, si je puis m’exprimer ainsi !
Est-ce un moyen de réécrire The Little Mermaid (vous l’avez mentionné plus haut) version gay ?
Tout à fait. Ma BD Elio est très librement inspirée de l’univers d’Andersen. Le postulat de départ est le même : une sirène sauvant de la noyade un humain. Mais cela s’arrête ici, car Elio est une histoire originale qui comporte tout ce qui a pu m’influencer et qui me plait.
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On peut y retrouver des allusions à la version Disney avec ces personnages hauts en couleur, aux contes de fées sombres et cruels que l’on connaît tous, mais également à l’ambiance de films tels que Les Dents de la Mer pour le côté gore et macabre.
Vous parlez justement de votre BD. Pouvez-vous m’en dire un peu plus ?
Elio comprendra 192 pages et relatera l’histoire d’un jeune triton gay. Le style est certes très disneyien, mais les thèmes abordés et le ton du récit se rapprochent davantage d’un drame fantastique. Enfin, elle s’adressera à un lectorat plus adulte (à partir de 16 ans).
Doit-on s’attendre à une série ou tout simplement un ouvrage ?
Elio sera un one shot, c’est-à-dire que l’histoire se terminera au bout d’un seul tome. Cependant, mon univers permet de créer tout un tas de trames.
J’ai d’ailleurs exploré et enrichi ce monde peuplé de sirènes avec mes précédents bouquins (de courtes bandes dessinées) avec mes personnages Loukaa, Anemone ou encore Uma (tous prequels aux aventures d’Elio).
Dans tout ça, y a-t-il un engagement dans votre art ?
J’aime à penser que mon travail donne plus de visibilité à l’homosexualité, mais aussi de la banaliser. Mon univers et mon dessin permettent de véhiculer certaines idées que je trouve importantes d’exprimer et de casser certaines images.
Elio, même s’il est une sirène, préfère les garçons (humains !) et a des rêves d’évasion. De plus, je l’ai représenté enrobé afin de ne pas tomber dans le cliché. Enfin, Adrian (le terrien), le beau gosse de l’histoire, est handicapé et n’a pas de jambes.
Plus d’infos :
Retrouvez également l’interview autour de la BD Elio dans le dernier numéro de Qweek disponible en ligne sur Calaméo, et dans les établissements partenaires à Paris.