Signée François Coeuret et Pierre Ermakoff, le spectacle J’ai oublié Westie conte les folles aventures d’une meneuse de revues et d’un jeune artiste. Au-delà de leurs différences, une chose semble bien les rapprocher : ils n’ont décidément pas la langue dans leur poche.
Je t’aime, moi non plus ! À la genèse du spectacle, une meneuse de revues (et responsable de cabaret), Westie, est fidèle à elle-même. Arrogante, prétentieuse, fière et franche sont là quelques adjectifs. Alors qu’elle est au téléphone avec une de ses collaboratrices, elle reçoit l’étrange visite d’un jeune homme, Valentin. Sans détour, il lui demande de l’héberger, cette dernière ayant une dette envers une certaine Georgette, une ancienne collègue. Sollicitation qu’elle accepte, après maints chantages déguisés… pour une seule journée. Mais, ce qui est un court séjour va se transformer en un grand rapprochement.
L’histoire de tous les possibles
Puisant toute sa source dans ce rapport à la mémoire, enjeu de l’intrigue, J’ai oublié Westie joue sur deux tableaux, mêlant déconstruction et recréation. Ainsi, les problématiques de la beauté, de la vieillesse, de la sexualité (abordée sous le prisme de la fluidité), du couple (et ses aléas) et l’origine (culturelle, sociale et ethnique) ont toute leur importance.
Divinement rythmée par les successions d’apartés visuels et de clins à la comédie musicale, la pièce alterne monologues introspectifs et tirades grandiloquentes. Et, ce qui n’est d’abord qu’une série de piques et de critiques se change rapidement en un temps de confessions intimistes. À son apogée, la dispute devient une magnifique relation entre confidents.
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Dès lors, on ne se demande qu’une seule chose : que cela va-t-il donner ? Une collaboration ou, mieux, une romance ? Tel est le grand mystère qui nous tiendra jusqu’à la toute fin.
La pièce d’un décor
Au croisement des genres, le spectacle a ceci de double l’aspect théâtral, avec un bon enchaînement de scènes, et de show l’unique ambiance de cabaret (le blue bird). Dans la progression de la trame, le seul élément d’indication du changement temporel réside dans le passage furtif d’un parfait inconnu en robe de chambre. Enfin, la levée et la tombée du rideau marquent le début et la fin de la prestation. Soit, un savant usage des codes traditionnels et modernes sur un plan. Plaisir exquis garanti, donc !
Le conseil de l’expert : Ne jugez pas la pièce à son synopsis, auquel cas vous serez vite déçu de ne pas y être allé ! L’histoire vaut le détour… et son billet !
Plus d’infos :
Réservez votre ticket sur les différentes billetteries en ligne, dont celle référencée par le site du Mélo d’Amélie, ou directement sur place. Vous pouvez assister au spectacle chaque week-end, jusqu’au 24 octobre, à 16h. Durée : 75 minutes.
4 rue Marie Stuart
Quartier Montorgueil
75002 Paris