On dirait que la scène gay parisienne est un lieu où chacun, y compris un non-natif, peut trouver sa place. Au sein de la communauté, draguer à Paris a ses particularités culturelles qui peuvent à la fois faciliter ou empêcher l’intégration des personnes venant d’autres pays. Ce sont tout simplement les impressions puisées de l’expérience personnelle d’un jeune gay de 24 ans qui vit dans la capitale depuis un an… et qui essaie encore de s’y habituer.
La ville d’amour
« Paris, c’est la Ville d’Amour. Tu parles parfaitement français, tu es jeune et mignon, tu pourras facilement t’intégrer. En plus, tu viens d’Europe de l’Est, beaucoup de mecs aiment ça. » C’est ce que m’a dit J., étudiant en médecine à 26 ans, lors de notre premier rendez-vous, un plan cul, pour être exact. A peine arrivé depuis quelques semaines, j’étais très curieux (et impatient) de voir ce que c’est que de draguer à Paris, dite la « Ville d’Amour ».
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Assoiffé de rencontres intéressantes, et pas forcement de sexe, j’ai décidé de faire ma propre recherche à la Sex & the City, et d’explorer cette grande diversité de mecs à Paris. Presque un an après, je dirais que le dating à Paris est un sacré challenge à la fois excitant et difficile, un lieu où la liberté s’est transformée en libertinage.
Rien de sérieux
« Si tu veux habiter à Paris, il faut t’y habituer. » C’est ce que me dit Pierre. À 36 ans et célibataire depuis quelques années, il n’est plus en quête du grand amour. Sa confession vient cinq mois après notre rencontre. Malgré le fait que nous passons de très bons moments ensemble (notamment au lit), cela ne lui suffit pas pour oublier les déceptions de ces anciennes relations sérieuses. En réalité, après avoir été trompé de nombreuses reprises, il n’arrive plus à se remettre en couple.
C’est la raison pour laquelle il préfère profiter de son célibat tout en ayant des plans réguliers avec lesquels se faire plaisir de temps à autre. Venant de Bulgarie où la fidélité et l’engagement sont des valeurs répandues (même chez les gays), je n’arrive pas à comprendre ce mode de vie. C’est alors que Pierre me balance « la vérité » : si je ne veux pas finir déçu par la vie ici, il faut m’y habituer. Passionné depuis toujours par les challenges (personnels et professionnels), j’accepte. Pourquoi ? Parce que Pierre est l’énième personne que je rencontre qui vit comme ça…
La relation libre
Parfois, essayer de trouver un mec, c’est comme marcher dans un champ de mines… où les « mines » sont en effet les hommes en relation libre. Encore une grande différence entre le milieu gay à Sofia, où j’ai grandi, et celui à Paris. En effet, à chaque fois que je raconte mes plans avec les mecs en relation libre à mes amis bulgares, ces derniers restent souvent bouche bée face à ce qui leur est intolérable.
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Pour illustrer ce dont je parle, je vous donne l’exemple de Nicolas et Tony. Chacun d’eux en couple depuis longtemps, cela ne les a pourtant pas empêchés de me draguer à plusieurs reprises sur Grindr.
Ayant couché (séparément) avec les deux, je pensais avoir atteint les limites de la bienséance et que ma petite histoire avec eux se termine après la première fois. Imaginez donc ma surprise quand un jour, je me suis retrouvé ajouté dans un groupe sur Grindr créé par les deux. Une petite annonce de la part de Nicolas : « Hey, on vient de se rencontrer avec Tony, on a parlé de toi et on pensait à te proposer un plan à trois, si cela t’intéresse. » Je laisse à chacun le soin d’imaginer la suite de cette histoire.
Ce n’est pas si terrible que ça
Un an après mon premier plan avec J., j’ai également rencontré quelques personnes dont je suis fier de compter parmi mes amis. La preuve que tout est vraiment possible à Paris, même si ce n’est pas exactement la Ville d’Amour pour moi. Et malgré les déceptions et les différences, je continue à parcourir les rues (et les mecs) en faisant ma Carrie Bradshaw qui ne cesse de croire qu’elle trouvera son unique Mr Big dans l’immense océan de mecs qu’est la vie.
Plus d’infos :
Retrouvez aussi le témoignage du jeune bulgare qui a essayé de draguer à Paris dans le nouveau numéro de Qweek disponible en ligne sur Calaméo.