Gyzel Schatzi s’est lancée dans le drag au lendemain de son premier spectacle à Québec, il y a 20 ans. Rapidement, elle élève son personnage au rythme de ses looks, de ses shows et des conseils de sa famille artistique. Aujourd’hui, la divine créature performe à Paris, au Québec et à Mykonos.
QUI EST GYZEL SCHATZI ?
Comme Jean-Vincent, Gyzel a un goût prononcé pour la mode, le luxe et le fashion. Contrairement à beaucoup d’artistes-transformistes, je suis la même personne en drag et dans la vie de tous les jours. Gyzel n’existe pas sans Jean-Vincent et inversement.
TU PRÉCISES QUE GYZEL ET JEAN VINCENT SONT LES DEUX FACES D’UNE SEULE PIÈCE. MAIS, GYZEL N’A-T-ELLE TOUT DE MÊME PAS QUELQUE CHOSE DE PLUS QUE JEAN-VINCENT ?
Pendant mes spectacles, je joue la carte de la féminité exacerbée. Cette
transformation me permet de parler de tous les sujets et d’en rire, sans
pour autant blesser ou déranger. Lors de ma dernière prestation, notamment, j’ai dit à propos d’une collègue : « C’est la patiente zéro, même le VIH ne veut pas d’elle ». En tant que Gyzel, j’ai une très grande répartie, ce qui me donne l’occasion de sensibiliser sur le VIH et briser le tabou sur la sérophobie.
QUELLE EST L’ORIGINE DE TON NOM ?
J’ai choisi Gyzel, en référence au modèle brésilien Gisele Bundchen. Et puis, comme ma mère et ma grand-mère drag m’ont convaincu de continuer à faire du drag, j’ai gardé ce nom. J’ai pris Schatzi en 2010-2011, lors d’un voyage à Mykonos. Pendant le show, des touristes allemands hurlaient « Schatzi, schatzi, honey, schatzi». À la fin du spectacle, ils sont venus me voir et m’ont dit : « À partir de demain, tu seras Gyzel Schatzi ».
Depuis, je suis Gyzel Schatzi, mais tout le monde m’appelle simplement Gyzel.
GYZEL A-T-ELLE UNE BOISSON FAVORITE ?
Le Cosmopolitan. Je peux en prendre des litres et des litres. Après, il y a aussi le champagne. Que serait Gyzel sans sa coupe ? Et du vrai, pas du cheap, du crémant ou du mousseux. Sinon, je le renvoie (rires).
QUELLE EST TA DRAG-SIGNATURE ?
Mon esthétique, très luxe, mode, fashion, parisien et tendance. J’aime beaucoup les talons hauts (j’ai une collection de 110 paires de Louboutin
chez moi) et les vêtements dans le style de Thierry Mugler. Après, on peut être habillé en Chanel de la tête aux pieds et n’avoir aucune classe, aucune attitude.
Toutefois, je n’ai pas toujours porté du Mugler, chaussé du Louboutin ou eu un sac Hermès. C’est donc la preuve qu’on peut constamment se réinventer. Si demain j’ai envie d’être très androgyne et extravagante, je vais avoir des cheveux à la Rupaul. C’est toute la beauté de ce métier.
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OÙ PUISES-TU L’ESSENCE DE TON PERSONNAGE ?
J’aime l’époque Hollywood, 50’s, old-fashioned, où les femmes étaient très élégantes, avaient les tailles très serrées et des courbes bien mises en valeur. En bref, j’apprécie essayer de nouvelles choses et prendre à droite et à gauche.
Pour mes looks, je m’inspire d’icônes emblématiques, comme Dita Von Teese, qui est très burlesque, mais aussi Jackie Kennedy et Marylin Monroe.
AS-TU DES DRAG BEST FRIENDS ?
Crystal Schatzi, ma soeur de spectacle, qui a arrêté sa carrière et qui vit aujourd’hui à Montréal, mais également ma drag-daughter, Zayra Schatzi. Après, tous les membres de ma famille d’artistes sont mes meilleures amies.
QU’EST-CE QUI TE FAIT SOUVENT DÉFAUT ?
Je fais les choses bien, ou je ne les fais pas. Je suis perfectionniste, parfois
à outrance et vois toujours le côté négatif plutôt que le positif.