Un an après sa délocalisation dans le XIe arrondissement de Paris, la librairie Les Mots à la bouche souhaite aujourd’hui devenir une société coopérative. Pour ces raisons, le commerce a lancé une campagne de crowdfunding.
Une nouvelle page s’ouvre ! Souhait commun de l’homme derrière la gestion de la librairie, Walter Paluch, Les mots à la bouche va bientôt passer au statut de société coopérative. « [Le responsable] restera associé dans l’optique d’une transmission à la fois économique, symbolique et culturelle. Ce choix de type d’entreprise est celui de la pérennité : la structure coopérative inclut ses salarié.e.s au centre de leur outil de travail. », peut-on lire dans leur récent communiqué. En conséquence, ils deviendraient actionnaires de cette nouvelle structure.
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À ce titre, les membres de l’équipe ont mis en place une campagne de crowdfunding afin de collecter 40000 euros. Pour eux, cette somme servira entre autres choses à financer une partie du stock des livres, qu’ils ont estimé à 150 000 euros. « [Elle] vient de se lancer et court jusqu’à mi-juillet, date à laquelle nous espérons avoir atteint son objectif pour nous mettre une première année heureuse. », déclarent-ils dans le même texte. Actuellement, la cagnotte a dépassé les 33 000 euros, ce qui est très proche de ce qui a été fixé. Soutenons-les encore un peu pour qu’ils concrétisent ce projet.
Un lien chargé d’histoire
Les mots à la bouche voit le jour à Paris en 1980, grâce à Jean-Pierre Meyer-Genton. Les trois premières années, elle fait le plaisir de la communauté dans le XVIIIe arrondissement de la capitale. Ce succès pousse son gérant à se rapprocher du lieu de rendez-vous incontournable de tout LGBT qui se respecte, dans le Marais. Dès lors, la librairie y posera ses valises pendant près de 40 ans. Enfin, jusqu’à un triste événement…
Un établissement dans la tourmente
Cependant, en novembre 2019, un événement inattendu vient compromettre la gestion de la librairie. En cause, la propriétaire des murs souhaite tripler (voire quadrupler) le montant du loyer, à l’issue du bail (en mars de l’année suivante). C’est la douche froide pour le chef d’entreprise, qui n’a d’autre choix que de chercher un lieu alternatif, plus abordable.
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Avec Nicolas Wanstock, il visite un premier local, puis un second, un troisième et un cinquième. Aucun ne leur convient à l’époque. « C’étaient souvent des [emplacements] où il n’y avait pas de passage du tout ou ne donnaient pas sur la rue », raconte le libraire. « Ou bien, [l’intérieur] était trop grand, trop cher et nécessitait trop de travaux. Honnêtement, au départ, ça nous a beaucoup inquiétés quand on s’est rendu compte qu’ils n’avaient rien pour nous dans le Marais. Dans le privé, les droits au bail étaient hors de prix. Ça a été un peu la panique à bord. », poursuit-il.
Le mois suivant, les libraires ont utilisé les réseaux sociaux pour raconter leur calvaire. Les médias, spécialisés et généralistes, et les associations LGBT+ relaient leur message. Les élus sont montés au créneau pour soutenir Les Mots à la Bouche, Ian Brossat, David Belliard et Anne Hidalgo. À l’étranger, la situation a accablé des journaux comme The Guardian, qui ont pointé la longue histoire de l’établissement.
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Depuis juin 2020, après près de 40 ans passés dans le quartier le plus gay de Paris, Le commerce est pleinement installée et toujours au service de ses lecteur.rice.s LGBTQI+.