Le 16 janvier, le Centre LGBTQI+ de Paris et Île-de-France a rouvert ses portes du 63 rue Beaubourg pour accueillir de nouveau toute la communauté et ses ami.es. Avec des horaires et jauge limités, les locaux peuvent être fréquentés du lundi au vendredi de 14 heures à 17 heures, et le samedi de 13 heures à 17 heures. Tony Bove, responsable du pôle culture au centre LGBTQI+ Paris/IDF, fait un état des lieux sur les programmation à venir.
Vous êtes en charge de la culture au sein du Centre LGBTQI+ de Paris et d’Île-de-France. Pourriez-vous nous présenter les activités prévues dans le centre en cette période de crise sanitaire ?
Parmi les missions du pôle culture sont des partenariats, des sorties de films, des pièces de théâtre, des conférences dans les écoles, des expositions, etc. En temps normal, le centre organise des ateliers d’écriture, de dessins, de cours de cinéma, qui sont maintenant à l’arrêt. Nous avons cependant réussi à conserver les expositions dans nos locaux. Nous allons présenter la prochaine exposition le 25 mars, mais sans vernissage. Ce sera une exposition de dessins de l’artiste Anne Malvy.
Nous organisons également la quatrième conférence sur l’art et la mythologie. Elle fait partie du premier cycle de nos conférences en ligne, lancées en décembre 2020. Dans le mois à venir, il y aura quatre conférences en ligne sur la représentation des gens LGBTQI+ dans les médias et un dernier cycle sur la famille et la parentalité. Vu le contexte actuel, les dates de ces deux derniers cycles ne sont pas encore programmées, mais nous travaillons dessus. Tous ceux qui sont intéressés peuvent trouver les enregistrements des précédentes conférences sur le site du Centre ou sur la page Facebook.
Quand est-ce vous avez intégré le Centre LGBTQI+ ?
Je fréquenté le Centre depuis longtemps mais au début c’était plutôt comme un usager. Ensuite, quand Hervé Latapie est devenu président, il a voulu restructurer le centre et d’intégrer des gens qui ont une vision, un savoir-faire et un réseau. On m’a laissé la possibilité d’expérimenter, de proposer, et le pôle culture a pu donc explorer d’autres choses. Cela correspond à l’idée principale du centre : de réunir les gens pour qu’ils puissent venir et découvrir des choses, de profiter de cet espace convivial. Et de donner l’occasion aux gens de venir.
Le centre a mené beaucoup de projets avant la crise sanitaire. Quels projets sont actuellement suspendus ?
Il y en a beaucoup. Avant, nous faisions beaucoup de présentations de livres. Nous avions également prévu un projet avec la Maison européenne de photos sur un artiste trans noir qui devait commencer bientôt. Une pièce de théâtre, Le Prénom, qui aborde les problèmes de genre, devait aussi être tourné dans les mairies et dans les écoles. Le but maintenant, c’est de maintenir ce qui peut être maintenu, comme par exemple les ateliers de lecture en ligne.
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Nous nous sommes rendus compte qu’une catégorie de personnes, habituée des lieux, a traversé des moments très durs lors de la fermeture du centre. En conséquence, le centre a aménagé ses horaires d’ouverture et organisé des permanences téléphoniques et en présentiel (sur rdv). De même, nous avons organisé des initiatives solidaires. comme l’apéro trans en ligne et les collectes alimentaires, pour les personnes isolées et dans le besoin. Les travailleur.se.s du sexe, par exemple.
Quels sont les enjeux le plus grand en ce moment ?
Encourager les gens dans des situations d’extrême solitude ou d’extrême précarité et garder cette idée d’association inclusive et conviviale. L’important est de maintenir le lien, quel que soit le moyen, avec les personnes venant au centre. La plupart a perdu l’habitude de visiter les locaux depuis mars dernier. Alors, si demain on arrête le confinement les gens reviendront pas tout de suite, il faudra les réapprendre à sortir. Cela est un vrai souci.
La culture est aussi quelque chose d’essentiel, qui rapproche les gens et permet de partager des connaissances, des expériences, des apprentissages. C’est en tout cas de cette manière que j’envisage le pôle culture. L’idée est donc de s’ouvrir et de transmettre une sorte de message d’inclusion et de diversité.
Pourquoi avez-vous choisi d’exposer l’œuvre d’Anna Malvy ?
Il y a deux axes dans mon travail au centre. Le premier, c’est de ne pas exposer des artistes juste parce qu’ils font partie de la communauté. Nous essayons donc de construire une mixité pour que tout le monde puisse y trouver quelque chose. L’autre partie de mon travail, c’est d’engager les associations qui traitent les sujets que nous avons choisi.
Nous avons choisi Anna Malvy parce que ce son œuvre peut intéresser les gens qui viennent au centre. Elle est un artiste militante, son travail traite donc de la différence, ce qui convient tout à fait à notre public. Par cette initiative, j’aimerais ainsi qu’on arrive à un modèle inclusif où tout le monde peut vivre ensemble.
Est-ce que l’exposition pourrait être transmise en ligne dans le cas d’un reconfinement éventuel ?
Nous avons déjà mis ses anciennes expositions sur notre site et sur la page Facebook du centre. L’idée de cette nouvelle exposition est que les gens puissent venir au centre. Mais, si l’artiste est d’accord, nous la mettrons à nouveau en ligne pour qu’elle soit visible sur le site.
L’info en plus :
Détenant la plus grand fond d’ouvrages LGBTQI+ en France, la bibliothèque du centre a également rouvert le samedi après midi, de 15 heures à 17 heures. Cette ouverture sera l’occasion pour tous ce.ux.lles qui sont intéressé.e.s d’aller voir la nouvelle exposition qui sera inaugurée (sans vernissage) le 25 janvier. Le Centre va présenter les dessins de l’artiste Anna Malvy.