Dix mois après sa fermeture pour motif de crise sanitaire, les gérants ont annoncé la fin de la discothèque Le Tango à Paris, vendredi 8 janvier. Cette révélation met un terme à près d’un siècle d’existence et d’histoire LGBTQI+.
Le coeur en larmes ! Le propriétaire du Tango, Alexis Carcassone, a annoncé la fin prochaine de sa discothèque, basée à Paris. En cause, il annonce avoir eu des visites pour vendre l’immeuble qui abrite Le Tango. « On a eu des propositions de la part de personnes privées et de la mairie de Paris. Rien n’est encore signé, mais on est en pourparlers.”, confie Alexis Carcassone, auprès de Têtu.
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Depuis la fermeture en mars dernier, à cause de la pandémie, l’entrepreneur a tenté tant bien que mal de faire face à la situation. Pourtant, rien n’y fait. Les aides ne permettent pas de compenser l’absence d’activité. « Je dois toucher 10.000 euros mi-janvier, mais c’est beaucoup trop tard.« , se désole le propriétaire de l’établissement, toujours pour le média. Pire encore, l’impossibilité de prévoir l’avenir du site festif a finalement poussé Alexis Carcassonne et ses deux sœurs à jeter l’éponge. « On n’a aucune visibilité sur une possible date de réouverture. De toute manière, on ne tiendra pas jusqu’en septembre 2021« , regrette-t-il, auprès de Têtu.
Une longue histoire
La boîte à frissons tire son nom du terme donné à l’accordéon par ses utilisateurs au cours des années 1930 et son âge d’or du bal dit de la “musette”. Dans la continuité de cette fête populaire et conviviale, l’objectif de cet établissement y est donc d’organiser une soirée où toutes les identités peuvent s’y mélanger. “Le Tango a gardé le charme désuet des vieux dancings populaires”, peut-on lire sur le site. Ainsi, nous pouvons retrouver les éléments propices à ce type de lieu et donc de soirées : sonorisation, éclairage tamisé, pistes de parquet, tables, banquettes et décor.
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Outre les soirées dansantes et ballesques types, le tango (la boîte à frissons) propose une série de manifestations alternatives et engageantes. L’établissement met ainsi à l’honneur des débats, des concerts, des cours de danse et des musiciens régionaux et étrangers (auvergne, bretagne, Maghreb, etc.). Et, cette richesse artistique a permis au Tango de perdurer pendant plus de vingt ans. “Le Tango est l’un des plus vieux bals parisiens. Il doit sans doute sa longévité à la faculté d’adaptation dont on fait preuve ses propriétaires et animateurs successifs.”, a exprimé Lucien Leriche sur le site du lieu.
Un lieu bienveillant
Dans son inscription à “un centenaire qui se porte bien”, le Tango tire sa source d’importants mouvements qui ont marqué l’histoire. A commencer par le bal musette national, le lieu LGBTQI+ s’est rapidement approprié les codes de cette soirée populaire célébrée en Auvergne et à Paris. Plus tard, les matinées rétro et les soirées in sont venues compléter les références dont s’inspirent la boîte à frissons. De ces assimilations, l’identité de l’établissement a pris forme et a su être préservée jusqu’à sa fermeture annoncée aujourd’hui. Tristesse !
Le sauvetage prime
A l’annonce de cette triste nouvelle, les institutions parisiennes entendent tout faire pour préserver l’identité du lieu. “Le Tango est un établissement patrimonial et nous allons tout faire pour le sauver.« , annonce à TÊTU Frédéric Hocquard, adjoint chargé du tourisme et de la vie nocturne. De son côté, le ministère de la culture a proposé aux propriétaires de solliciter le Centre National de la musique pour obtenir des aides supplémentaires.