ACGLSF voit le jour en 1991, à une époque où les personnes queers sourdes décèdent du SIDA dans l’isolement. Rapidement, l’association se lie au tissu communautaire pour allier les questions queers à la surdité. Aujourd’hui, elle a une grande visibilité et est ouverte à tou.te.s. L’équipe revient sur les actions menées et plus encore.
ACGLSF est la seule association LGBTQI+ adressée aux personnes sourdes, en France. En quoi est-ce important pour vous ?
On est une double minorité : linguistique et LGBTQI+. En conséquence, nous luttons pour l’accessibilité en LSF partout en France, dans les associations, les services publiques, etc.
Comment interagissez-vous avec les autres associations LGBTQI+ ?
Nous communiquons par écrit sur les réseaux sociaux et par mail avec les autres associations. Quand on rencontre les associations LGBTQI+ entendantes physiquement, il y a un interprète en LSF.
Avec les organisations LGBTQI+ sourdes, françaises ou internationales, nous interagissons soit en LSF, soit en LSI.
N’est-ce pas trop difficile ?
Oui, assez. Il y a une difficulté financière des associations pour embaucher durablement une interprète en LSF. Mais, ils font quand même des efforts pour qu’on se sente intégrés et inclus dans la lutte. L’union fait la force.
Découvrez également : Mobilisnoo, « Seules les compétences comptent »
Par écrit, il y a parfois des quiproquos dus à la mauvaise compréhension entre les deux langues. De plus, il y a un gros décalage entre nous et les autres associations concernant les actions et les informations. Nous essayons de pallier ce décalage mais cela reste très difficile.
Intervenez-vous en société (écoles, mairies, etc.) pour sensibiliser le public sur la double question LGBTQI+ et de la surdité ?
Effectivement. Depuis 29 ans, nous avons organisé des stands et conférences et participé aux événements pour sensibiliser sur cette double question.
Des projets sont également en cours pour pouvoir sensibiliser la société et accompagner les personnes LGBTQI+ Sourdes, notamment avec les autres associations.
Quels projets avez-vous pu mener jusqu’à présent ?
Nous avons organisé des conférences sur la prévention sexuelle qui nous paraît primordiale et des anniversaires de l’association pour rendre hommage à ceux qui ont péri du SIDA et rassembler les Sourds.
Nous allons bientôt ouvrir un site internet. Il sera notre outil principal pour visibiliser et sensibiliser le public, en plus de nos réseaux sociaux.
En conséquence, comment rendez-vous visibles votre association : marche des fiertés, événements, autre ?
Nous participons généralement aux Marches des fiertés nationales et locales, comme aux conférences et réunions des associations.
A lire aussi : Collectif Intersexes et Allié.e.s – OII France, « Stop aux mutilations intersexes »
En Juillet 2019, un congrès mondial des Sourds s’est déroulé à Paris, où nous avons organisé des lieux de rencontre dans les bars pour les Sourds LGBTQI+. Cela a fait connaître notre association à l’échelle internationale.
Quelles sont les prochaines initiatives que vous allez entreprendre ?
Un transgenre va nous rejoindre pour sensibiliser avec nous sur la question des trans dont les droits sont très souvent bafoués.
ACGLSF a bientôt 30 ans. Nous organiserons un grand anniversaire avec plusieurs conférences et une fête.
Enfin, avez-vous un message à adresser aux personnes LGBTQI+ sourdes pour qu’elles viennent à votre association ?
L’association ACGLSF est ouverte à toutes les personnes ayant n’importe quel niveau de LSF. Nous manquons cruellement de bénévoles militants pour faire porter notre message aux autorités politiques. Rejoignez-nous !
