Après une première élection en décembre 2018, Mister Slut revient cette année pour un rendez-vous plus conséquent. Plus de partenaires, meilleure élaboration, plus de récompenses … Adrien Gay, instigateur de l’électeur fait le point sur le concept et annonce les coulisses de la prochaine manifestation à venir.
Dans quelles circonstances Mister Slut a-t-elle été lancée ?
Le lancement de Mister Slut est parti d’une idée un peu folle de réunir des passifs en mode foire au love berlinoise, plus tranquille, festive, et moins hard, à la française. Afin de l’adapter au public Bordelais, nous avons donc humanisé le concept, loin des valeurs de l’événement Berlinois.
A l’époque, je travaillais au Trax. Au départ, on est parti sur l’idée qu’un actif puisse élire le meilleur passif. Mais, nous avons rapidement été pris avec plus de vingt candidature, venant de Lille, Marseille, Lyon et un peu partout dans la France. Nous ne nous attendions pas à un tel engouement.
Comment se déroule la nomination des candidats régionaux en vue de l’élection nationale ?
Dans un premier temps, nous faisons un appel à candidature. Ensuite, nous discutons avec les candidats pour apprendre à les connaître, nous leur posons des questions sur leur rapport avec la communauté gay et fétichiste, ainsi que leur implication sur les sujets forts, comme la santé sexuelle.
Quand on a l’écharpe, on se doit d’être actif dans la prévention et la santé des LGBTQI+, notamment face aux IST. Le SIDA est encore encore là, on ne peut pas taire le sujet et faire n’importe quoi.
Et, la finale ?
Devant le public et les jurés, les candidats se présentent et parlent de leurs implications en faveur de la communauté LGBTQI+,. En fin de soirée, nous élisons le mister Slut à hauteur de 25% pour le jury et 75% pour le public.
Pouvez-vous résumer la première édition en quelques mots ?
Suivant l’organisation d’élections régionales, la manifestation s’est tenue pendant quatre jours consécutifs. L’ouverture a eu lieu au Buster, avec un show drag-queen. Ensuite, nous avons délocalisé au Traxx pour annoncer le vainqueur. Enfin, nous avons fait un after au Sauna Thiers.
Quelle a été la recette du succès de Mister Slut ?
La communication, qui a eu de nombreuses retombées partout en France. Quinze jours ou trois semaines avant la tenue de l’événement, je me trouvais à Paris. Tous les membres la communauté gay masculine et fétichiste ne parlaient que de l’élection de Mister Slut partout où je me rendais. C’était incroyable.
L’élection de Mister Slut était intervenue dans un contexte de tensions lié au mouvement des Gilets Jaunes, en décembre 2018. Mais, contre toute-attente, Le Buster, établissement d’accueil de la manifestation, était plein à craquer, avec un public venant de toute la France (Nantes, Toulouse, Brive-la-Gaillarde, etc.), les partenaires associatifs, l’Enipse, Les sœurs de la perpétuelle intelligence et Aides, et tous les candidats étaient présents.
Cette année, l’élection sera-t-elle différente de la précédente édition ?
En tous points, oui. Contrairement à la première, Mister Slut sera principalement une élection nationale étalée sur deux jours et non quatre. Cette année, nous avons en effet décidé d’élire les misters région par internet, ce qui un gain de temps non-négligeable.
Où en êtes-vous dans l’organisation de l’évènement ?
Pour le moment, nous venons d’élire trois misters Slut en région, en Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nous appuyons d’ailleurs l’essentiel de notre communication pour attirer davantage de candidats issus des cinq autres régions Françaises. Concernant le lieu, nous pensons organiser la finale à Perpignan, au Backstage, sans être totalement fixés. Une chose est sûre, ça se passera dans le sud.
Nous bûchons, Jaimie, son mari Mister Puppy (Matt) et moi-même, sur les établissements hôtes pour l’élection, comme le déroulé de la manifestation. En dehors de nous trois, certains de nos partenaires, comme Guillaume du Backstage (Perpignan), et Juan Daduc, lanceur de concept à Barcelone et Paris, apportent à leur manière leur pièce à l’édifice.