cimetière du père lachaise

Cimetière du Père Lachaise gay, la mort n’est pas une barrière à la drague entre hommes

Dans les années 1980, le cimetière du Père Lachaise devient l’espace de drague gay à Paris, accueillant des pratiques outre-tombes. Quarante ans plus tard, le lieu mortuaire reste encore...
cimetière du père lachaise

Dans les années 1980, le cimetière du Père Lachaise devient l’espace de drague gay à Paris, accueillant des pratiques outre-tombes. Quarante ans plus tard, le lieu mortuaire reste encore très fréquenté par les homosexuels. Roger Teboul, qui s’est longtemps intéressé à ce sujet, fait aujourd’hui un état des lieux de ses recherches.

Dans quelles circonstances vous-êtes vous intéressés au lieu de drague qu’est le cimetière du père Lachaise ?

Dans les années 1980, je réalisais ma thèse pour valider ma maîtrise (aujourd’hui master 1, ndlr) en ethnologie et suivais une UV avec Colette Pétonnet, ancienne dirigeante du laboratoire d’ethnologie urbaine au CNRS et chercheuse à l’université de Nanterre.

Pëndant mes recherches sur l’espace public et l’anonymat des personnes, je me suis intéressé aux pratiques liées à la prostitution masculine et aux lieux de drague gay comme le Père Lachaise.

A quel moment ont réellement débuté vos recherches au cimetière du Père Lachaise ?

C’était lors d’une visite guidée que j’ai pu réellement enquêter de manière approfondie sur ce lieu de rencontre et de drague gay. A partir de là, mes recherches ont duré pendant deux ans, je venais à toutes les heures de la journée.

Lorsque nous sommes arrivés à proximité de l’endroit où les pratiques se déroulaient, Colette Pétinet m’a dit : « C’est dans la partie la plus haute du cimetière que vous pourrez trouver ce que vous cherchez. Allez-y, mon vieux ! ».

Dans quels lieux se rencontraient les homosexuels ?

Principalement dans le chemin du dragon. Mais, certains pouvaient être dans le chemin gay ou encore celui des anglais. Les points de rendez-vous étaient assez aléatoires.

Nous pouvions trouver les habitués comme les nouveaux venus, dans des caveaux, des fourrés, des mausolées peu entretenus.

Les personnes avaient-elles des noms ?

Non. Elles étaient toutes anonyme. Les habitués étaient, pour leur part, nommés les sobriquets. Après, ce n’est pas tant le propos que la drague elle-même qui faisait du père lachaise un lieu approprié pour ces pratiques.

Les personnes n’avaient pas peur du côté macabre de ces lieux ?

Bien qu’étant dans un cimetière, Il n’y avait pas cette dimension de la mort qui tournait autour du SIDA à l’époque. C’est, en tout cas, ce qui ressortait de mes entretiens avec les personnes qui fréquentaient les lieux.

Vous parlez des personnes que vous avez interrogées, à l’époque. Vous ont-elles parlé précisément des pratiques qui se faisaient dans le cimetière ?

Ils me parlaient d’eux de manière très intime et effectivement ce qu’ils faisaient : des jeux de regard, des masturbations, des fellations et de la sodomie. Les personnes se tournaient autour, se sentaient. Tout le manège de la drague, en fait.

Les pratiques avaient lieu en pleine journée, pendant les horaires d’ouverture du cimetière, il y avait beaucoup de baise. Les personnes se retrouvaient ensuite chez elles, si elles le pouvaient.

Y avait-il des personnes qui s’écartaient du lot ?

Bien sûr. Je me souviens de ce « vieux beau » à l’entrée du cimetière et particulièrement de ce jeune homme que j’ai longuement interrogé à l’époque, « le nageur ».

Son fantasme n’était pas tant de faire l’amour mais plutôt de froncer les sourcils pour attirer les regards et amener les gens à s’exhiber et à se masturber devant lui. Il prenait son pied comme ça.

Aujourd’hui, ces pratiques sont-elles sont aussi fréquentes qu’avant ?

Personnellement, je ne sais pas. Mais, j’ai des amis gays qui me disent qu’effectivement, les hommes se rencontrent autant qu’avant.

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