Incontournable parmi les incontournables de Bruxelles, Maman est le personnage emblématique de la capitale Belge. Personnage haut en couleurs, nous avons voulu rencontrer cette icône pleine de mystère.
“Ce n’est pas un endroit gay, c’est un endroit plein de gays” (Chez Maman)
Qu’as-tu prévu pour fêter ces 25 ans ?
N’espérez pas que je vais vous raconter tout ce que l’on va faire ! Ce sera Maman et ses amies. Mes « Originales », Vulgaire et Aqua, m’accompagneront tout le week-end. On retrouvera Mademoiselle Boop, qui a commencé chez moi il y a 14 ans, mais aussi Chloé, Hélène, Marla… Toutes celles qui ont fait l’histoire de Chez Maman.
Quelle était ta vie avant Maman ?
Mon premier job, c’était marteau-piqueur. Mon père m’avait dit : « Quand on veut de l’argent, on prend le premier job qui passe ». Je trouve ça drôle sur le C.V de Maman. Ensuite j’ai vendu des pop-corns au cinéma, mais je faisais déjà du spectacle au Vaudeville. Quand il a fermé, un ami m’a suggéré d’ouvrir mon propre lieu. Et les gens se sont tous précipités lorsqu’ils ont entendu que j’ouvrais un cabaret.
Qui venait chez Maman à l’époque ?
Au départ, beaucoup de gays mais je ne voulais pas que mon cabaret soit trop exclusif – comme ces boîtes où les filles ne peuvent pas rentrer. Chez Maman n’est pas un endroit gay, c’est un endroit plein de gays.
Tu gardes un œil sur les jeunes de Bruxelles ?
À partir de 18 ans oui, comme ça c’est légal ! La vérité c’est que je ne cherche jamais, mais que parfois je trouve. Heureusement, notre clientèle s’est renouvelée car ce n’est pas avec les vieilles qui sortent tous les six mois que je tiendrais la distance.
Qu’est-ce qu’il faut pour être une bonne fille à Maman ?
Avoir un truc. C’est quoi le truc ? Je ne sais pas… En tout cas, tu ne peux pas arriver et être une sous-Marla. Je prends souvent l’exemple de Chloé : on était en boîte avec Vu et Aqua quand cette Allemande débarque. On la regardait comme trois pétasses au balcon VIP en se disant : « Mais ça ne ressemble à rien. Et ça là, regarde sa robe… ». Puis, d’un coup je me retourne : « Mais elle a quelque chose cette fille ». Et elles : « Mais c’est vrai qu’elle a quelque chose. On la veut, on la veut ! ». Ça sautait aux yeux. On l’a coachée, lookée, et elle est devenue l’une des meilleures.
Toujours le même plaisir à te préparer chaque week-end ?
Pour moi, le maquillage est une corvée. Certaines adorent ça, elles se regardent dans le miroir et n’en peuvent plus de se trouver belle. Pas moi. Mais une fois que Maman est là, je me regarde dans le miroir et me dis : « Ce n’est pas aujourd’hui que tu seras laide ».
Quel est le secret de Maman pour exister si longtemps ?
Bonne question. La sincérité peut-être. Être vraiment soi et faire ce qu’on a envie de faire à fond.
Partie pour un autre quart de siècle ?
Ah non, je ne crois pas (rires) ! Maman prévoit déjà sa reconversion. En gentleman-farmer, au fin fond de la Corrèze peut-être. Les filles de Maman seront là. J’ai envie de passer l’héritage. Elles sont toutes prêtes à reprendre le flambeau sans Maman.
