Stigmate, la galerie d’art qui explore le queer

Métro 5, station Richard Lenoir. A l’angle de la rue Sedaine, au numéro 67, j’atteins l’espace artistique dédié à une exposition queer au bout de quelques minutes. Des visiteurs...

Métro 5, station Richard Lenoir. A l’angle de la rue Sedaine, au numéro 67, j’atteins l’espace artistique dédié à une exposition queer au bout de quelques minutes. Des visiteurs curieux ou férus d’art alternatif attendent devant les lieux. Vers 19h30, la galerie ouvre ses portes. Je m’en vais découvrir cet univers nouveau et différent.

Fièrement emprunté au processus sociologique, « le retournement du stigmate », la galerie d’art est un « espace alternatif queer et safe ». Dans un partage de la culture queer, les jeunes talents se servent des discriminations subies pour mieux les sublimer. Le mot d’ordre est alors lancé : « Partager le fruit béni de notre résilience, montrer qu’on existe et qu’on le mérite. »

Pour sa première exposition, « Génération sacrifiée », l’artiste Kévin Tran met à l’honneur la mort sous toutes ses formes. « La série Génération Sacr(ifi)ée est un pied de nez sarcastique à cette appellation très en vogue dont les médias se gargarisent pour qualifier la jeunesse d’aujourd’hui. ». Le jeune photographe queer eurasien infuse, avec brio, sa double identité et les souffrances de sa génération. Chacun des 13 tableaux montre une approche unique et différenciée dans la manière de se donner la mort. Elle y est vraie, choquante, esthétisée. Et, l’auteur ne s’en cache pas. Au contraire, il l’affirme avec franchise et l’illustre fidèlement.

« J’ai voulu rendre hommage à cette jeunesse poussée un peu trop vite vers l’Autel. Une jeunesse qui refuse tout déterminisme, tout fatalisme, tout paternalisme, qui descend dans les rues pour le climat, réclame la fin de l’Ancien Monde et de ses codes obsolètes, se joue du genre et embrasse toutes les sexualités. »

Un engagement plein et entier

Chaque détail est introduit avec une certaine minutie, à la manière du placement millimétré d’une œuvre d’art sur un mur. Plus qu’un appel à l’aide, le sujet pousse son cri de guerre pour sauver les prochaines générations. Il est maître de son acte, mais la société reste responsable de son sacrifice.

« Jamais la transition entre deux époques n’a été aussi évidente qu’aujourd’hui. La jeunesse n’est pas dupe, elle est force d’enseignement et exemple d’altruisme. Nous ne serons sacrifiés que dans vos fantasmes, votre fiction, voilà pour vous une belle mise en scène pour vous divertir ».

L’oraison funèbre n’est finalement qu’un passage obligé de la destruction de la société actuelle vers la construction du monde de demain. « Pendant que vous contemplerez ces tableaux, nous confisquerons le monde et instaurerons un Nouvel Ordre. Génération Sacrée ». Voilà un bel engagement, à découvrir jusqu’au 2 novembre.

Une seconde et une troisième exposition

En complément de l’exposition principale, la galerie « Stigmate » accueille le travail du créateur Jibé Assey. A la croisée des genres, des esthétiques et des matières, l’artiste aime mélanger les arts et les théories entre eux.  Ses créations sont hors-le-monde. L’exemple de l’icône queer est ainsi défini : la forme du corps se fond dans le vêtement informe qui prend rapidement vie. En marge de cette seconde introduction, le graphiste Florent Mathon expose aussi les œuvres de son projet « Homophobia », basées sur une récolte des insultes homophobes.

L’info en plus :

La galerie « Stigmate » collabore avec les éditions B42 afin de proposer une sélection de livre sur le thème LGBT.

Culture

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