La capote et les gays : petite histoire d’un amour compliqué

    UN OBJET DE DÉSIR Imaginez qu’à cette époque, cet objet associé exclusivement à la contraception, était quasiment inaccessible : vente en pharmacie exclusivement, publicité interdite. Pour s’en procurer...

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UN OBJET DE DÉSIR

Imaginez qu’à cette époque, cet objet associé exclusivement à la contraception, était quasiment inaccessible : vente en pharmacie exclusivement, publicité interdite. Pour s’en procurer sans honte, il fallait en ramener des drugstores des Pays-Bas ou de Grande-Bretagne et il devenait alors follement bon et transgressif d’en tester l’usage, en solitaire, ou avec un partenaire (on découvrait un objet hygiénique parfaitement adapté pour la sodomie !).

 

 

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L’OBJET RÉFLEXE COMPAGNON

Le sida nous tombe dessus. C’est la panique, les gays ont la trouille. Ils se regroupent, militent, obtiennent des droits pour les malades et inventent le safer sex : l’accessoire en latex associé au gel devient l’instrument qui nous protège de tout, VIH et IST. Ouf, les acquis de la libération sexuelle des années 1970 sont préservés, nous ne sommes relégués ni à l’abstinence, ni à la monogamie.

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LE MÉDOC RINGARDISE LA CAPOTE

La trithérapie a débarqué, on meurt moins du sida. Les séropos vont vivre, la sérophobie sexuelle est forte et certains se retrouvent dans le bareback, qu’ils pratiquent entre eux. Ils sont mal compris, on les accuse d’être des bombes humaines, le préservatif perd du terrain, même chez les séronégatifs. La capote n’a plus la cote, beaucoup pensent que les médocs vont la remplacer.

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LA CAPOTE, LE RETOUR

Tandis que les séropos deviennent indétectables (quand ils sont bien soignés leur charge virale est très faible), ils restent invisibles pour ne pas subir l’exclusion et la sérophobie. Les gays font comme si le sida n’était plus qu’une maladie chronique, les séronégatifs remplacent la capote par des protections imaginaires (ils sont cleans !) et les contaminations reprennent, les IST explosent. Les gays peu à peu se tournent vers une sexualité médicalement assistée.

Et si nous avions un peu trop vite rangé la capote au rang des accessoires occasionnels ? Pourtant elle nous protège, non seulement du sida, mais aussi de pas mal d’autres IST, c’est encore l’un des meilleurs instruments du plaisir et de la liberté sexuelle.

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