Chaque fin de semaine après le travail, Martin a le choix entre sortir avec ses amis ou retrouver sa femme et son fils. Son quotidien l’ennuie, il a besoin de liberté.
Il décide alors de partir seul en randonnée à travers les grands espaces norvégiens pour s’échapper et se ressourcer…
– Natür Therapy suit la crise existentielle d’un homme, mais est-ce pour autant une étude psychologique de la masculinité ?
– « Je savais qu’en faisant un film sur un homme allant à la recherche de lui-même, il risquait d’être catégorisé comme une étude de la masculinité. Or, je visais à englober l’humanité à travers Martin, les êtres humains quels qu’ils soient. Qu’on soit un homme, une femme ou un enfant, il arrive toujours un moment de solitude où résonne une voix intérieure qu’on ne partage pas avec les autres. C’est ce phénomène existentiel que je voulais explorer avec Natür Therapy et non une identité sexuelle. D’ailleurs avant que je finisse par me décider de jouer Martin, j’ai longtemps pensé à en faire un personnage féminin…
– D’où est venue cette idée de voix intérieure ? Elle est arrivée très tôt dans le processus.
– « J’ai toujours voulu faire un film sur un homme seul en pleine nature. J’avais travaillé dans ce sens sur mon film précédent, The mountain où à l’arrivée il n’y a que deux personnages. Tout au long du tournage, je me disais «Est-ce que je ne peux pas faire encore plus simple, plus épuré à l’avenir ?» J’ai donc réduit le nombre de personnages sur Natür Therapy. Mais s’est ensuite posée la question de savoir ce que j’allais faire de cet homme, comment j’allais le faire interagir avec le spectateur. C’est là qu’est apparue cette idée de voix-off qui serait à la fois une porte d’accès à son esprit et le moteur de la dramaturgie. Pour autant, cette voix-off finit par disparaître… C’était le seul moyen de laisser de la place au spectateur, qu’il calque ses propres pensées sur cette histoire. Par ailleurs, il y avait la volonté de garder toute son attention : une fois que l’on s’est habitué à cette voix-off, la faire disparaître provoquait une sorte de suspense… »
– Vous avez fait des répétitions du tournage avec un autre acteur. Qu’est ce qui vous a décidé à jouer Martin vous-même ?
– « Cherchiez-vous à vous confronter à vos propres névroses ? Cela n’a rien à voir avec de l’autobiographie, mais pour que les spectateurs puissent croire à cette histoire, s’identifier à Martin, elle ne pouvait qu’être d’une sincérité à toute épreuve. Ca a été une épreuve bien plus redoutable que de jouer ce rôle. Je me suis progressivement fait à l’idée qu’il fallait au nom de cette sincérité assumer pleinement la chose en étant aussi devant la caméra. Qu’il fallait être honnête jusqu’au bout. »
A découvrir dés le 9 Septembre 2015