Boy George
18 ans que vous n’aviez pas sorti d’album solo. Beaucoup d’artistes seraient tombés dans l’oubli. Mais vous, c’est comme si on vous avait quitté hier. Comment expliquez-vous votre intemporelle notoriété?
Dieu le sait. J’ai travaillé dans la dance music et j’ai joué en tant que DJ en France au cours des années, je n’ai donc jamais été loin. J’ai toujours travaillé dur et j’ai toujours eu en permanence une activité alors peut-être que c’est la raison? Ou bien est-ce que vous m’aimez vraiment? Lol!
La jeune génération n’a jamais connu Culture Club. Les mentalités ont évolué, le rapport à l’identité, le genre, la sexualité. Internet a bouleversé nombre de domaines. Comment avez-vous traversé les années? Le regard du Boy George 2014 porté sur notre monde est-il différent de celui du Boy George des années 90?
Eh bien, je suppose que beaucoup d’enfants m’ont connu par leurs parent, non? Tout comme les enfants dans les années 70 ont appris les années 60 par leurs parents ou leurs frères et sœurs plus âgés. Si vous aimez vraiment la musique, vous allez explorer et découvrir des choses. J’écoutais de la musique jazz des années 30 et 40 à l’âge de onze ans. Je n’ai jamais dit « ce n’est pas mon époque ». La bonne musique est intemporelle et j’espère que je me situe dans cette catégorie.
L’androgynie était un cadeau des années 70, regardez David Bowie, Marc Bolan. Je l’ai juste amené vers un nouvel horizon comme chaque génération fait ou tente de le faire.
C’est ce que fait Lady Gaga maintenant et elle fait référence à Madonna, Leigh Bowery, Grace Jones, Marilyn et moi-même. Pour un artiste de nos jours ce sont des références puissantes et importantes!
« This is what I do » sonne comme un retour aux sources. Est-ce l’album de la transition avant le retour de Culture Club? Le groupe sera-t-il constitué de nouveaux membres?
Pourquoi irais-je créer un faux Culture Club? C’est drôle. Un groupe est la somme de ses parties et nous sommes très puissant chacun comme individu. Ce que nous avons créé ensemble était magique et il serait étonnant d’enregistrer et de tourner avec cette nouvelle attitude de respect que nous avons les uns pour les autres. Nous pouvons faire un grand album et c’est ce que nous voulons faire.
Vous avez toujours eu une activité de Dj. C’est même comme vous le dîtes votre vrai métier. « This is What I do » n’aborde pas cet aspect musical de votre vie. Est-ce parce que votre album reflète plus votre intimité artistique?
Je ne joue pas de «pop dance», mon son est très underground et vous pouvez l’écouter sur mon podcast gratuit sur iTunes tous les mois appelé Club Culture. J’ai un projet Dance appelée «Retrophobia ‘et nous avons déjà sorti un titre appelée« Basement». Je ne chanterai pas sur tous les titres mais c’est une Dance underground hardcore. J’adore l’idée que je puisse faire de la musique pop et être un DJ avec un son plus underground. C’est passionnant!
Vous avez décidé de mettre l’intégralité de votre album sur Youtube en écoute gratuite. Une promotion originale. Pensez-vous que réseaux sociaux, nouvelles technologie et respect de l’artiste et de son travail ne sont pas incompatibles?
Malheureusement, si vous ne le mettez pas en ligne quelqu’un d’autre le fera.
Je pense que les gens se soucient moins de la musique et sont plus intéressés par se prendre en photo que d’acheter un album. Ils pensent tirer une certaine gloire en mettant une photo sur Facebook et prouver combien ils sont fabuleux! Heureusement, il y a encore assez de gens qui vivent et meurent pour la musique et Dieu les bénisse. Tout comme les gens qui viennent à un concert de DJ et dansent comme des fous sans utiliser leurs smartphones. Dieu les bénisse aussi. Ils apprécient vraiment la fête!
Quel regard portez-vous sur la nouvelle génération de chanteurs et chanteuses?
Il ya quelques grandes voix . Antony Hegarty, Paolo Nutini, James Morrison, même Gaga a de grandes qualités vocales, elle pourrait faire beaucoup plus avec. J’adore la voix de Brian Kennedy, qui a un album avec Joni Mitchell et bien sûr Sinead O’Connor.
La mode est au duo. Si vous deviez faire un single avec un autre artiste, qui choisiriez-vous?
J’ai eu la chance de faire des duo avec des gens formidables. Antony & The Johnson, Marc Ronson, Andrew Wyatt et DJ Yoda. J’ai un titre qui sort bientôt avec Roger Sanchez et Funkerman qui s’appellera «Hold. on. » Ouais, j’aime collaborer. C’est amusant.
