Le 27 septembre le label de X français Crunchboy fêtait ses 5 ans au Next à Paris. Dans un contexte difficile, Jess, le fondateur, a su faire de Crunchboy l’une des toutes premières maisons de production gay en France, plébisicité à la fois par les acteurs comme par le public. Avec son franc-parler, Jess revient sur son succès.
Salut Jess, le label Crunchboy est un véritable aimant à acteurs porno. Comment expliques-tu cet engouement?
Coucou, effectivement, entre 5 et 7 personnes postulent sur Crunch chaque jour. Le côté bonne ambiance des tournages, bonne réputation et je pense, sérieux de la production motivent les gens à rejoindre Crunch .
Comment fais-tu le choix parmi tous les candidats?
En couchant avec.. ( Rires).. Je teste d’abord leur motivation pour faire du X, puis je regarde leur sex appeal, puis au feeling. Je pars du principe que tout le monde peu faire du x pour Crunch : bear, lascar, black, éfféminé ou autre.. Tout est dans la mise en scène en fait et mon travail après sur l’image. Le plus important pour moi est de m’assurer qu’ils ne regretteront pas plus tard, d’avoir fait du X.
Plus de 600 modèles depuis la création du label Crunchboy ! Comment et pourquoi as-tu lancé un label de vidéo X?
Et oui plus de 600 MODELES lol ça m’en fait des charges Urssaf, et ça en fait de la gestion de ressources humaines, le plus difficile je crois dans ce métier.. J’ai choisi ce métier car tout simplement, j’aime le sexe, et, être acteur a été pour moi nécessaire pour exister, trouver un sens à ma vie, me sentir utile, et sans doute désiré . Je n’ai que très peu d’estime de moi, donc bon, acteur pour moi, c’est avoir existé.
Tu as démarré il y a cinq ans alors que la chute du DVD commençait à s’enclencher. Quels sont tes recettes pour que Crunchboy soit et continue à être un succès?
La nouveauté, la communication acharnée.. Si Crunchboy cartonne c’est que tous les jours, des nouvelles vidéos 100% françaises sont produites, et mises en ligne sur le site, avec des beaux modèles. Ocean, mon ancien webmaster, a fait un travail remarquable il y a 3 ans, pour dynamiser le site. Ludovic PELTIER, mon nouveau webmaster, a modernisé Crunch et l’a rendu encore plus joli et performant. Merci donc aussi à eux.
Qu’est ce qui est le plus difficile pour toi dans ce métier ?
Les critiques. Il faut avoir les épaules solides pour faire ce métier. Tu es médiatisé donc tu te donnes en pâture, et les gens ont forcément avis sur toi et te critique, en positif et négatif. C’est la règle du jeu et je l’accepte.
Combien de nouveautés sort-tu par an?
Une par jour lol.. 360 par an. Crunch, c’est une équipe de 5 réalisateus ( Fabien Crunchboy pour le Sud, Stan LACOSTE le nord, Lyam DYLAM pour la Belgique, Steevy MORRISSON pour l’est, et moi-même sur Bordeaux. Tony REKINS et Greg CENTURI ont pris une pause après 1 an de travail
remarquable. On produit donc toutes les semaines
En quelques mots, qu’est-ce qui distingue une production Crunchboy des autres labels?
Hum je dirai le côté « fun « et « déjanté » des tournages. Le fait que les acteurs se choisissent eux-mêmes. Les services que Crunch propose aux acteurs comme les Show X, les live Show Cam, la carte Crunch.. Pleins d’avantages dont bénéficient les Crunchboys, et on est les seul faire ça.
Le mois dernier nous évoquions avec le label Citebeur le problème de la montée en puissance du bareback et de l’importance du safe sex. Quelle est ta position vis à vis du phénomène bareback?
Yes, j’ai lu cette interview. Disons que je suis en partie d’accord avec ce que t’as dit Stéphane et j’ai été d’ailleurs le premier à applaudir leur démarche sur la prévention il y a 3 ans. A ce jour, il y a quand même une différence entre ce qui a été dit et ce qui est fait. Il a été évoqué et vanté
même, les labels JNRC et CADINOT. A sa place, j’aurais été beaucoup plus discret ( voire moins fier). JRNC a été un des pionniers à faire des films Bareback, avec des hétéros des pays de l’est qui se sont fait remplir le cul de jus (voir jaquettes sur AEBN.NET) pour un peu d’argent, et, quant à CADINOT, on se rappelle tous de ces films des années 90
(donc en plein années SIDA), où le producteur a filmé des jeunes qui baisaient sans capotes !
En intégrant ces deux labels, le producteur avait quand même le choix de trier le catalogue. Le choix a été fait : vendre les vidéos Bareback sur ses propres sites. Ce qui va donc à l’encontre d’une certaine éthique historique non ? . Donc c’est dommage mais businnes businness sans
doute, et je ne suis sans doute pas, moi non plus irréprochable pour faire la morale. Moi à ce jour, je reste fidèle à mes valeurs : no bareback sur Crunch. Maintenant, si l’un des leaders du X GAY se met à vendre du BBK , après tout….. Pourquoi pas ? Participons à cette dérive… Je ne sais donc pas quoi trop te répondre, certains acteurs veulent en faire ( et en font), mes clients m’en demandent…
Penses-tu un jour céder à la pression comme l’ont fait des labels comme Bel Ami par exemple?
…. Sans doute.. Si mes concurrents en France s’y mettent, je n’aurai pas le choix si je veux continuer mon métier, le BBK se vend plus que le safe…. Mais j’aurai les boules c’est certain, de filmer des mecs qui baisent sans capotes, et diffuser cela au Grand Public..
Tu as pu constater aussi l’émergence d’un autre phénomène : les escorts. Avec la crise on le sait, certain mecs se tournent vers la prostitution occasionnelle. Etre acteur devient alors un argument de vente auprès du client. Comment fais-tu face aux escorts qui se présentent comme acteurs Crunchboy?
Mêler l’escort au porno est pour moi, un problème. Je pense que l’escort peut être utile quand il apporte une aide sociale, un soutien moral, une présence. Acteur porno est par contre un vrai métier, déclaré, avec un bulletin de salaire, des charges, un travail artistique derrière ( même s’il
est très limité lol), et c ‘est moins payé. Bref, ce sont deux prestations totalement différentes. Tu as raison, bien souvent, des escorts utilisent le faite d’avoir fait du X pour vendre encore plus chers leurs services. Je n’approuve pas cela et je ne démarche pas les escorts sur GayRomeo pour, sous prétexte qu’ils ont une grosse bite, leur mettre une cagoule et leur faire faire une vidéo en cave pour 200 euros. Pas de ça chez Crunch’.
Tu es le seul je pense à avoir lancé la carte Crunchboy. Peux-tu nous expliquer le concept?
Yes la carte CRUNCH est une carte réservée aux acteurs crunchboy. C’est un service supplémentaire que j’ai souhaité offrir aux acteurs pour Leur faire plaisir. La carte regroupe tous les partenaires de crunch , notamment les saunas, en leur offrant entrée gratuite ou réductions.
On trouve tes DVD dans les sex-shops mais tu proposes également un site Web complet et des sites satellites. Peux-tu détailler l’offre Crunchboy sur le Web?
Tu peux acheter la vidéo qui te plait, à l’acte, soit à la scène, avec tickets ou allopass. Ou bien, prendre l’abonnement à 39,90 euros pour un mois, et là, tu un accès illimité aux 5 SITES CRUNCH, soit à plus de 1000 vidéos !
As-tu rencontré des échecs ?
Oui, il y a un an, on a mis en place le réseau Mecs2france, regroupant les principaux sites des producteurs français. La collaboration ne s’est pas faite comme espérée, c’est donc un échec pour moi.
Et tes projets ?
“ Ecoute, j’ai toujours du mal à me projeter dans l’avenir, cela m’angoisse terriblement, alors je vis chaque jour à fond le moment présent. J ‘ai un projet chaque jour cher ami, alors, disons, mon projet et de continuer ainsi ma vie de ce jour”.